Mon ami Téyi répète à l'envi qu'il n'a pas le temps d'expliquer ses actes. C'est pourquoi, il les pose bien pour qu'ils parlent d'eux-mêmes. Quand j'y pense, il a parfaitement raison. Pour peu qu'on veut être efficace dans ses affaires, il faut agir et laisser les autres commenter. De par mes expériences, agir et commenter soi-même n'est pas chose facile. On se dépense doublement pour un résultat qui n'est pas certain.
Petite leçon d'efficacité organisationnelle que je vais illustrer par le travail de la Commission Vérité Justice et Réconciliation mise en place au Togo. Le mandat de cette Commission est clair : "faire la lumière sur les crimes politiques commis au Togo de 1958 à 2005".
Depuis sa mise en place, elle ne s'est pas dévouée à ce travail. Pire, elle a mis son mandat en veilleuse pour dit-elle s'occuper des élections. Alors, à chaque fois, qu'on demande à Mgr Barrigah, président de cette Commission, pourquoi son institution effectue des tournées de sensibilisation au lieu de se consacrer à la recherche des coupables des crimes politiques, le prélat est obligé de se justifier en ces termes :
"Sans avoir reçu un mandat explicite dans ce sens, notre institution considère comme un devoir incontournable le fait d’intégrer dans son agenda la préparation de l’élection présidentielle".
Cette justification ne convainc personne. En conséquence, pour des raisons d'efficacité, la Commission devrait être rappelée à l'ordre par son mandant, ou ses membres remerciés pour absence de résultats. Parce qu'en l'espèce, les ressources allouées à ces fameuses tournées "hors-mandat" sont perdues par l'Etat.
Comprenons-nous bien : je ne dis pas qu'il ne doit pas y avoir des tournées de sensibilisation pour appeler à la non-violence et à des élections apaisées. Mais je dis que ce ne sont pas les oignons de la CVJR. Dixi !
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