mardi 2 février 2010

Ce que je pense de la CVJR

Si vous avez lu mon précédent billet, vous aurez sans doute compris que je reproche à la CVJR son inefficacité. Est-ce à dire que je pense qu'elle ne doit pas exister. Loin de là ! D'ailleurs ce serait irresponsable de s'opposer à la mise en place d'une Commission chargée de faire la lumière sur les violences politiques commises au Togo. Parce que violences, il y a eu, c'est une évidence.

Tavio Amorin, Dr Marc Atidépé et ses compagnons, David Bruce, et les milliers qui sont tombés sous les balles ou portés disparus, sans oublier, le plus illustre, Sylvanus Olympio, assassiné dans l'exercice de ses fonctions de Président de la République. Le temps me manquerait pour les citer tous ainsi que les blessés et les personnes affectées.

Maintenant il faut élucider les crimes, établir les responsabilités et proposer des mesures visant à réconcilier le peuple avec lui-même. D'où la CVJR ! Le hic c'est que cette CVJR a été mise en place par l'un des protagonistes des violences politiques.

Mon ami Téyi qui fut très proche de Mgr Desmond Tutu, alors que celui-ci était président de la Comité Vérité et Réconciliation sud-africaine, m'a confié que souvent ce sont les victimes qui mettent cette commission en place pour absoudre leurs bourreaux. Et quand je lui parle du Togo, il pense que c'est une nouveauté. Pour peu qu'elle soit bien menée, dit-il, elle fera tache d'huile.

Comme lui, sans grande conviction, j'attends de voir les résultats de la CVJR pour apprécier. Autrement dit, il faut qu'elle démarre les auditions publiques des victimes, les confrontations avec les accusés, les recherches éventuellement. Et que ça saute ! Après l'anamnèse (devoir de mémoire), viendra la réconciliation.

Bien je m'arrête là, parce que j'apprends que la candidature de Yamgnane Kofi à la prochaine présidentielle a été invalidée. Je vais aux nouvelles.

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